Nous nous sommes proposé de s'occuper d'un tabou et
de regarder, sur un exemple concret, le problème de
la consanguinité dans le cas d'une Grande Famille.
- dans ce sens nous considérons que les descendants
des Branches Grigore V Ghyka Voda et Ghyka-Budesti offrent
les ascendances les plus longues et les plus riches dans l'imbrication
des diverses familles, donc les plus adaptées pour
ce genre d'exercice; et afin d'éviter tout malentendu
nous avons choisi notre propre ascendance.
|
Ascendance de Mona Ghyka: |
|
|
- nous avons respecté le principe du système
Sosa-Stradonitz mais nous avons préféré
une présentation "visuelle" à la place
d'une interminable liste de noms et de numéros;
- afin de permettre la visualisation des diverses parentés
nous avons répété le développement
complet de toutes les familles;
- certaines familles s'arrètent très tôt
par manque d'éléments généalogiques
fiables et pour d'autres nous avons gardé les incertitudes
et les doutes des généalogies officielles;
- pour la numérotation des générations
nous avons gardé celle de l'Arbre des Ghika;
- avec le jeux des âges de mariage et les nombreuses
branches des grandes familles, le même nom (le même
couple) peut apparaître dans deux ou même trois
générations différentes.
- afin de ne pas trop alourdir la présentation,
nous avons arrêté les Cantacuzino au couple Mihai
Cantacuzino (Saintanoglu)-Maria Basarab et la continuation
pour les Musatini et Basarabi (ainsi que
pour les Cantacuzino et Mavrocordat) peut
être consultée sur le Site.
- il est évident qu'à partir de Alexandru
Ghika (1698-1741) l'ascendance est la même pour tous
les Ghika, de Moldavie ou de Valachie |
|
|
|
- dans la partie supérieure du tableau, la
répétition des principaux ancêtres communs
se répartie comme suit:
Basarab
- Mircea Voda |
17
fois |
Cantacuzino
- Mihai (Saintanoglu) |
16
fois |
Racovita-Cehan |
16
fois |
Sturdza
- Matei |
11
fois |
Musat
- Stefan cel Mare |
9
fois etc. etc. |
|
Consanguinité: |
|
|
-
On s'est beaucoup intéressé et on a beaucoup
parlé et écrit, depuis des siècles, sur
la parenté et sur la consanguinité (et encore
plus depuis l'apparition de la soi-disant théorie de
l'évolution); En ce qui concerne les populations humaines,
les familles et leurs généalogies, on trouve
des approches et des interprétations différentes
suivant qu'on se place du côté civil ou religieux
et, depuis plus récemment, du point de vue scientifique.
Même du point de vue philosophique, on a essayé
de justifier les révolutions par la nécessité
d'interrompre les "tares héréditaires"
cause de la "décadence" et de la "dégénérescence"
des familles royales ou des familles nobles tout court.
- avant le XIIe s. les mariages consanguins étaient
fréquents et sans limite de degré, le but étant
de conserver les patrimoines au sein des familles;
- au XIIe s. l'Eglise romaine impose une limite au septième
degré de parenté;
- au XIIIe s. l'Eglise remonte la limite au quatrième
degré et impose la proclamation des bans afin d'empêcher
les mariages clandestins ne respectant pas cette interdiction;
- il faut préciser que le degré de parenté
n'est pas le même pour le mariage civil ou religieux:
ex.: pour les cousins germains la parenté est de deuxième
degré pour l'Eglise catholique et de quatrième
degré pour la loi civile pour laquelle le père
et le fils sont des parents de premier degré, les frères
et les soeurs parents de deuxième degré.
- aujourd'hui la limite se trouve au niveau du mariage
entre cousins germains lequel est interdit dans plus de la
moitié des Etats, mais même là ou il est
autorisé il n'est pas porteur d'une bonne image. |
|
Les
définitions: |
|
Dans le Dictionnaire Le LITTRE (1872 - 1876)
on trouve pour le mot Parenté deux sens
différents:
1. Consanguinité. "...Degré
de parenté se dit du nombre de générations
qui séparent entre eux deux membres de la même
famille ... Dans la lignée collatérale,
les degrés de parenté se comptent, d'après
le droit romain et notre droit civil, en remontant d'un
des deux collatéraux à l'auteur commun,
puis en descendant de là jusqu'au second. Selon
le droit canonique, on ne compte que les générations
de la branche la plus distante de l'auteur commun, ou,
en d'autres termes, chaque génération
ne compte qu'une fois pour les deux parents. Ainsi deux
frères sont au second degré de parenté
latérale selon la loi civile, et au premier selon
la loi canonique."
2. Collectivement. "Tous les parents et alliés
d'une même personne..."
|
Table
de consanguinité de la famille Delor, XVIIIe s.
Archives d'Etat de Genève, Archives
privées 8 |
- l'Encyclopédie Universalis (1996)
en faisant référence à cette définition,
précise: "... Mais la consanguinité
ne saurait avoir le sens restreint que lui donne le
Code Civil, pour qui les seuls parents en ligne paternelle
sont des consanguins; elle s'oppose ici à l'affinité.
Les consanguins sont tous les parents qui ne sont pas
des alliés. Cette définition est conforme
à l'usage international ainsi qu'au droit canon..."
|
|
|
Le
calcul : |
|
Taux d'implexe: |
|
|
=
le rapport entre le nombre total d'ancêtres qu'aurait
dû avoir un individu (ou un couple) et le nombre d'ancêtres
qu'il a réellement |
|
Degré de parenté: |
|
|
=
la(les) chaîne(s) d'individus reliant un individu (couple)
à ses ancêtres |
|
Coefficient (taux) de consanguinité: |
|
|
=
le degré (coefficient) de parenté de ses parents |
|
Les diverses méthodes de calcul sont basées
sur la formule de MALECOT: |
|
|
où: n1 et n2 représentent le nombre de générations
Fa = le degré (coefficient)
de consanguinité des ancêtres communs
Si à la place des générations on compte les
individus, le terme +1 de la puissance disparaît.
Comme ordre de grandeur et à titre de comparaison,
quelques valeurs théoriques (en supposant que pour
les ancêtres Fa=0):
frère
(soeur) & soeur (frère) |
25% |
oncle
(tante) & nièce (neveu) |
12.5% |
grand
parent & petit-fils (petite-fille) |
12.5% |
deux
cousins germains |
6.25% |
|
|
Il faut préciser que la parenté concerne un couple et la consanguinité concerne l'individu issu de ce couple. |
|
|
Le
résultat : |
|
- l'ascendance présentée a été
reconstituée (selon les éléments en notre
possession) sur 17 générations (les 13 de l'Arbre
des Ghika + encore 4 jusqu'à Stefan cel Mare) et le
taux de consanguinité a été déterminé
pour tous les individus mentionnés.
- nous vous présentons les résultats pour
les premières 6 générations qui peuvent
être intéressants pour les descendants.
- les coefficients de consanguinité sont indiqués
en rouge, pour les individus non marqués le taux est
nul (arrondis à la 3e décimale).
- les générations sont numérotées
selon l'Arbre des Ghika et les numéros des individus
selon le système Sosa-Stradonitz avec l'indication
de la suite de l'ascendance |
|
|
|
- nous ne publions pas les valeurs pour la partie supérieure
du tableau (10 générations) où on trouve
quelques situations intéressantes, mais dont les valeurs
individuelles ne présentent pas d'intérêt
en soi pour les descendants récents; d'autant plus
que les coefficients des individus de la 7e génération
reflètent l'apport de tous ceux qui se trouvent plus
haut.
- pour la correctitude des données nous nous
proposons d'apporter les corrections nécessaires dans
le cas d'erreurs dans l'ascendance ou de développements
ultérieurs pour les familles pour lesquelles ne disposons
pas d'éléments aujourd'hui. |
|
|
|
Pour
les amateurs de statistiques: |
|
|
-
dans l'ascendance étudiée (17 générations):
familles
trouvées |
139 |
individus
inscrits (y c. les répétitions) |
1081 |
individus
distincts |
411 |
-
et les détails pour les 13 générations
des Ghika:
Génération |
Total
Ancêtres |
Ancêtres
trouvées
|
1ère |
4096 |
166 |
4.1% |
2e |
2048 |
176 |
8.6% |
3e |
1024 |
156 |
15.2% |
4e |
512 |
124 |
24.2% |
5e |
256 |
80 |
31.3% |
6e |
128 |
54 |
42.2% |
7e |
64 |
34 |
53.1% |
8e |
32 |
24 |
75% |
9e |
16 |
12 |
75% |
10e |
8 |
6 |
100% |
11e |
4 |
4 |
100% |
12e |
2 |
2 |
100% |
|
En
guise de conclusions: |
|
|
- les valeurs calculées ne sont valables
que pour l'ascendance présentée !
- libre à chacun de tirer ses conclusions de notre exemple
ou de garder ses idées d'avant .....
- un petit calcul: au niveau de notre 17e génération
- soit env. 500 ans - on devrait trouver 131.072 ancêtres
avec 262.144 individus inscrits. En remontant ne serait-ce
que jusqu'à l'an 1000, le nombre d'ancêtres et
le nombre total de parents (soit la somme de toutes les puissances
de 2 jusqu'à env. 35-40) dépasse bien le nombre
total d'individus ayant jamais vécu sur Terre !!!
- la conclusion qui s'impose: nous sommes tous
consanguins ! |